DeuxiĂšmement l’acquisition d’un savoir religieux confĂšre aux femmes qui s’y consacrent (et elles sont de plus en plus nombreuses grĂące au dĂ©veloppement de l’instruction) un statut
Texte de Jean-Numa Ducange, UniversitĂ© de Rouen Colloque FĂ©minismes allemands 1848-1933 Date 27 et 28 janvier 2012 Lieu Lyon Organisateurs Anne-Marie Saint-Gille universitĂ© LumiĂšre Lyon 2, Patrick Farges universitĂ© Sorbonne Nouvelle-Paris 3 Programme du colloque Dans la plupart des histoires du fĂ©minisme, mĂȘme lorsqu’elles se limitent au cadre hexagonal, il est courant d’évoquer, fĂ»t-ce briĂšvement, l’action des femmes sociales-dĂ©mocrates des pays germanophones Ă  la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle. Difficile en effet de ne pas mentionner des figures comme Clara Zetkin, qui marquĂšrent non seulement la constitution des premiers groupes de femmes “autonomes” dans le cadre du mouvement ouvrier Ă  la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle mais plus largement des gĂ©nĂ©rations entiĂšres de femmes militantes communistes, notamment au KPD pendant la RĂ©publique de Weimar puis en RĂ©publique DĂ©mocratique Allemande, oĂč elle fit longtemps figure de prĂ©curseure incontournable. Il faut Ă©galement citer la contribution d’August Bebel de 1879, Die Frau und der Sozialismus La femme et le socialisme, un des ouvrages les plus lus et diffusĂ©s dans le Parti social-dĂ©mocrate allemand, tĂ©moignant d’un intĂ©rĂȘt prĂ©coce pour le rĂŽle et la place des femmes, surtout au regard des courants socialistes français de l’époque. Mentionnons enfin – d’autant qu’une partie de son oeuvre est traduite en français – la grande figure d’Adhelheid Popp en Autriche, dont les souvenirs constituent une source majeure pour comprendre la social-dĂ©mocratie de l’époque. Les exemples de ce type pourraient ĂȘtre multiplĂ©s. Pourtant ces mĂȘmes histoires du fĂ©minisme considĂ©rent souvent les Ă©crits et actions des sociaux-dĂ©mocrates comme limitĂ©s, demeurant dans un cadre contraignant trop subordonnĂ© Ă  la questions de classes sociales peu Ă  mĂȘme d’intĂ©grer les revendications spĂ©cifiques des femmes, et ce malgrĂ© des tentatives audacieuses Ă  l’image de la publication sur de nombreuses annĂ©es d’organes de presse fĂ©ministes comme Die Gleichheit. Ces considĂ©rations ne sont pas sans fondements, mais nous souhaitons aborder ici une question souvent peu Ă©voquĂ©e, Ă  savoir la façon dont nombre de femmes vont chercher Ă  ancrer leur lĂ©gitimitĂ© dans le parti par le recours Ă  l’histoire, et plus exactement Ă  l’histoire des rĂ©volutions, rĂ©guliĂšrement mobilisĂ©e dans la mouvance sociale-dĂ©mocrate. Une telle Ă©tude permet de dĂ©laisser les approches trop frĂ©quentes jugeant pĂ©rimĂ©es ou Ă©troites les approches sociales-dĂ©mocrates de cette Ă©poque, privilĂ©giant un regard rĂ©trospectif au lieu d’opĂ©rer un vĂ©ritable retour historique sur des pratiques militantes diverses, qui ont concernĂ© des centaines de milliers de femmes, et dans lesquelles les rĂ©fĂ©rences au passĂ© rĂ©volutionnaire, parfois critiques ou ambiguĂ«s ont longtemps jouĂ© un rĂŽle mobilisateur important. Se rĂ©fĂ©rer Ă  l’histoire L’intĂ©rĂȘt pour les “prĂ©curseurs”, pour ceux – et celles – qui, par leurs combats antĂ©rieurs, annoncent et justifient les revendications actuelles, se manifeste clairement dans les partis sociaux-dĂ©mocrates germanophones Ă  partir des annĂ©es 1880. Le “grand rĂ©cit” de l’histoire humaine Ă  vocation universalisante d’inspiration marxiste, souvent Ă©voquĂ© dans l’historiographie comme avant tout caractĂ©ristique des partis communistes Ă  partir des annĂ©es 1920, trouve en rĂ©alitĂ© son origine chez les sociaux-dĂ©mocrates du XIXĂšme siĂšcle. Une de ses premiĂšres manifestations peut ĂȘtre repĂ©rĂ©e dans des volumes historiques publiĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1890, lorsque les partis sociaux-dĂ©mocrates allemand et autrichien connaissent une croissance importante, rendant indispensable une lecture plus systĂ©matique du passĂ©, Ă  l’image d’un État en formation R. Koselleck. L’histoire des “grandes” rĂ©volutions, en premier lieu l’histoire de la RĂ©volution française, fait par exemple l’objet d’ouvrages spĂ©cifiques, dans le sillage du centenaire de 1889 mais plus encore aprĂšs la rĂ©volution russe de 1905, qui stimule nombre d’analogies avec la situation prĂ©sente. IndĂ©pendamment des qualitĂ©s proprement historiques de cette production, il faut insister sur le statut spĂ©cifique de l’histoire dans la social-dĂ©mocratie, sans lequel on ne peut comprendre l’attitude des femmes sur laquelle nous allons porter notre attention. L’histoire, c’est bien Ă©videmment des ouvrages rĂ©digĂ©s par les plumes autorisĂ©s du parti, mais Ă©galement toute une vulgate trĂšs prĂ©sente dans les diffĂ©rents supports diffusĂ©s auprĂšs des militants et sympathisants, qui vise Ă  transmettre au plus grand nombre les rudiments d’une conception matĂ©rialiste de l’histoire tout en valorisant l’actions de certains groupes sociaux ou individus ayant marquĂ© leur Ă©poque. Ainsi, si la RĂ©volution française se retrouve dans des ouvrages thĂ©oriques et s’inscrit au coeur de controverses dans les revues sociales-dĂ©mocrates concernant de facto l’élite du parti, sa prĂ©sence ne se limite pas aux dĂ©bats “au sommet” puisque de nombreuses mentions dans la presse militante, Ă  l’occasion de confĂ©rences orales, dans les formations politiques aux diffĂ©rents niveaux et jusqu’aux almanachs Arbeiter-Kalender et agendas ouvriers Arbeiter Notiz-Kalender rappellent rĂ©guliĂšrement le souvenir de la “Grande RĂ©volution”. TrĂšs concrĂštement l’histoire rĂ©volutionnaire demeurait mal connue de la plupart des militants ; il n’en demeure pas moins que, parmi les rĂ©fĂ©rences les plus prĂ©sentes dans l’univers quasi-quotidien des militants dans le cas par exemple des agendas qui signalent rĂ©guliĂšrement les grandes de la RĂ©volution française, figurent des rĂ©fĂ©rences historiques, qui s’inscrivent pleinement dans une lĂ©gitimation – que l’historien aurait tort de ne voir que comme une vulgaire manipulation tant ces rĂ©fĂ©rences sont structurantes dans ce type d’organisation – des actions contemporaines. “D’autres bastilles sont Ă  prendre” pourrait-on rĂ©sumer, et les nombreuses Mariannes germanisĂ©es » prĂ©sentes dans de nombreux dessins et caricatures – ces derniĂšres Ă©tant trĂšs prisĂ©es par les militants comme le montre le succĂšs des journaux satiriques Der Wahre Jacob et GlĂŒhlichter – reprenant la devise LibertĂ© – ÉgalitĂ© – FraternitĂ© », confirment le succĂšs de ce type d’analogies historiques. C’est le mĂȘme type de comparaison qui vient Ă  l’esprit lors de l’important congrĂšs de Mannheim du SPD de 1906. Dans le compte rendu du congrĂšs, aprĂšs avoir Ă©voquĂ© les nombreuses manifestations, le rapport du comitĂ© directeur du parti Parteivorstand Ă©voque le lien historique qui unit 1793 et 1905 Le 14 janvier, le tract fut diffusĂ© Ă  environ 6 millions d’exemplaires. Le dimanche suivant fut la date choisie pour les assemblĂ©es. Le fait que ce jour soit d’une importance particuliĂšre dans l’histoire des rĂ©volutions, puisque Louis XVI fut mis Ă  mort Ă  Paris le 21 janvier 1793 et qu’il s’agissait aussi du jour des massacres de Saint-PĂ©tersbourg, devrait contribuer Ă  rendre particuliĂšrement nerveux les dominants. » Les exemples pourraient ĂȘtre multipliĂ©s, montrant l’importance des rĂ©fĂ©rences historiques Ă  tous les niveaux. Pour s’imposer dans le parti, les femmes devaient en quelque sorte fatalement trouver leur place dans ce dispositif d’analogies historiques si prĂ©sents dans le discours des sociaux-dĂ©mocrates. On connaĂźt la tragique anecdote du congrĂšs d’Hainfeld du parti autrichien de 1889-1889, lorsque la seule femme dĂ©lĂ©guĂ©e fut “spontanĂ©ment” expulsĂ©e d’un congrĂšs entiĂšrement masculin, qui en dit long sur les difficultĂ©s qu’allaient rencontrer dans les dĂ©cennies Ă  venir les femmes investies dans le mouvement ouvrier. Puisque la place dans le parti ne leur Ă©tait pas reconnue, il fallait montrer qu’historiquement les femmes avaient un rĂŽle majeur dans les processus rĂ©volutionnaires antĂ©rieurs, si prisĂ©s par la littĂ©rature sociale-dĂ©mocrate. Lisons ainsi encore Zetkin, s’exprimant Ă  ce mĂȘme congrĂšs de Mannheim en 1906, qui inscrit les luttes actuelles des femmes dans le passĂ© rĂ©volutionnaire Partout, la social-dĂ©mocratie se tient aujourd’hui aux tous premiers rangs de la lutte pour la pleine Ă©mancipation politique du genre fĂ©minin. En 1792, Mary Wollstonecraft Ă©leva la voix dans son Ɠuvre cĂ©lĂšbre DĂ©fense des droits de la femme » 
. En 1789, le droit de vote pour les femmes a Ă©tĂ© exigĂ© aussi bien dans des tracts que dans une requĂȘte Ă  l’AssemblĂ©e Nationale Constituante. » Mais on n’attendit pas la rĂ©volution russe de 1905 pour Ă©voquer de tels combats et se rĂ©fĂ©rer aux grandes figures de la RĂ©volution française. Si le combat des femmes s’ancre autour de la rĂ©fĂ©rence germanique » des rĂ©volutions de 1848, la RĂ©volution française et certaines de ces actrices occupent Ă©galement un rĂŽle important et, dans une certaine mesure, prĂ©dominant. La Grande RĂ©volution française », comme on avait alors coutume de la dĂ©signer dans ces milieux politisĂ©s, a pour elle d’ĂȘtre la premiĂšre Grande » rĂ©volution, en ce sens qu’elle a rĂ©ussi lĂ  oĂč 1848 demeure un Ă©chec traumatique pour les peuples germanophones. Qui plus est, 1789 a fourni des exemples de femmes exceptionnelles, dans un contexte marquĂ© par une forte prĂ©sence masculine, auxquelles il peut ĂȘtre aisĂ©, mutatis mutandis, de se rĂ©fĂ©rer. Par exemple, alors que les publications se multiplient en 1893 sur la Grande RĂ©volution » dans le cadre d’un long centenaire dĂ©marrĂ© dĂšs la fin 1889, le journal de Clara Zektin publie une sĂ©rie d’articles sur les femmes de la RĂ©volution. Un portrait de Madame Legros » est l’occasion de rappeler le rĂŽle des femmes pendant la dĂ©cennie 1789-1799 ; un autre article insiste davantage sur les forces sociales en analysant les journĂ©es des 5 et 6 octobre façon significative, l’auteure affirme que les luttes contemporaines des militantes sociales-dĂ©mocrates prolongent les premiers mouvements de l’annĂ©e 1789 et l’article invite Ă  imiter l’action hĂ©roĂŻque des sƓurs du peuple de Paris ». Si ces articles Ă©taient isolĂ©s et ponctuels, l’intĂ©rĂȘt de la dĂ©marche serait extrĂȘmement limitĂ© et ne pourrait justifier une quelconque rĂ©flexion un tant soit peu systĂ©matique. Mais d’autres exemples montrent que la question des femmes retient l’intĂ©rĂȘt de plusieurs figures importantes du parti. Elle est ainsi abordĂ©e dans l’Arbeiter-Kalender autrichien trĂšs diffusĂ© par Louise Kautsky, femme du cĂ©lĂšbre thĂ©oricien et dont le patronyme permet incontestablement un certain Ă©cho. Elle souhaite montrer les diffĂ©rences entre le fĂ©minisme bourgeois » et celui du Parti social-dĂ©mocrate en revenant longuement sur les racines de l’histoire du mouvement fĂ©ministe Ă  l’échelle europĂ©enne et aux États-Unis. Le rĂŽle des pionniĂšres est soulignĂ©e, notamment celui de Mary Wollstonecraft pendant la RĂ©volution française. En dĂ©montrant le lien de la situation des femmes avec leur situation Ă©conomique, Wollstonecraft aurait montrĂ© la voie pour atteindre les objectifs fixĂ©s par le mouvement social-dĂ©mocrate actuel ; combat de classe et combat des femmes trouvent ainsi leur lien logique Ă  travers une histoire centenaire. Wollstonecraft se prĂȘte d’autant mieux Ă  l’exercice qu’elle est anglaise ; Ă  une heure oĂč la social-dĂ©mocratie prĂ©sente son marxisme comme le rĂ©sultat de la fusion de la philosophie allemande, l’économie politique anglaise et de la politique française inspirĂ©e par la RĂ©volution, une telle rĂ©fĂ©rence Ă  une fĂ©ministe anglaise acquiert une dimension quasi stratĂ©gique puisqu’elle permet de recouper le triptyque thĂ©orico-gĂ©ographique proposĂ© par les interprĂštes les plus autorisĂ©s de la social-dĂ©mocratie. Au moment oĂč l’on trouve par exemple rĂ©guliĂšrement des occurrences Ă  Jean-Paul Marat, prĂ©curseur de choix pour la social-dĂ©mocratie en raison du lien qui unit le rĂ©volutionnaire Ă  son journal l’Ami du peuple – le journal Ă©tant en effet alors fondamental pour les militants sociaux-dĂ©mocrates – Zetkin et L. Kautsky valorisent Ă©galement leurs hĂ©roĂŻnes pour mieux tenter de lĂ©gitimer leurs positions prĂ©sentes. A souligner Ă©galement la forte prĂ©sence des manifestations de femmes pendant la rĂ©volution russe de 1905, qui permet lĂ  encore Ă  Clara Zetkin dans le Journal en l’honneur du premier Mai Maifeier de publier un article consacrĂ© au rĂŽle des femmes au cours des rĂ©volutions. 
 rĂ©primĂ©es par la RĂ©volution ? Mais cette dĂ©marche trouve rapidement ses limites, pour qui connaĂźt un tant soit peu l’histoire des femmes pendant la RĂ©volution française. Comment se limiter en effet Ă  une valorisation des principales figures fĂ©minines de la rĂ©volution alors mĂȘme que la dissymĂ©trie avec l’action des hommes – du moins dans l’historiographie – est considĂ©rable et que la rĂ©pression Ă  l’égard des courants fĂ©minins a Ă©tĂ© importante ? Il n’est pas certain que le niveau de connaissances historiques – et moins encore les mĂ©thodologies existantes – permettait alors d’établir avec nettetĂ© les raisons de la faible place des femmes dans les institutions rĂ©volutionnaires pendant la dĂ©cennie 1789-1799 alors mĂȘme que leur rĂŽle social – Ă  l’image d’octobre 1789 – a Ă©tĂ© parfois dĂ©cisif. Il n’en demeure pas moins que le slogan de la rĂ©volutionnaire française Olympe de Gouges si on a donnĂ© aux femmes le droit de monter Ă  l’échafaud, elles doivent aussi avoir le droit de monter Ă  la tribune » a Ă©tĂ© souvent rĂ©pĂ©tĂ© par les mouvements des femmes en Autriche, alors mĂȘme que l’on savait trĂšs bien le sort qui avait Ă©tĂ© rĂ©servĂ© Ă  Olympe de Gouges pendant la RĂ©volution. On peut ainsi lire cette reprise comme une rĂ©ponse des femmes Ă  l’exclusion dont elles furent victimes au congrĂšs fondateur d’Hainfeld Ă©voquĂ©e ci-dessus. Toujours est-il que l’une des plus instruites et perspicaces d’entre elles va soulever le problĂšme. Therese Schlesinger, bien moins cĂ©lĂšbre pour la postĂ©ritĂ© que Clara Zetkin, joua pourtant un rĂŽle important dans le Parti social-dĂ©mocrate autrichien et Ă©tait Ă©galement connue en Allemagne pour ces nombreuses contributions Ă  la Neue Zeit. A l’image de Zektin, elle valorise rĂ©guliĂšrement le rĂŽle des femmes au cours du processus rĂ©volutionnaire. Dans un article des Sozialistische Monatshefte de 1898, elle rappelle qu’en 1789 apparaĂźt une des premiĂšres manifestations d’un mouvement autonome des femmes. Pour elle aussi Mary Wollstonecraft constitue une prĂ©curseur gĂ©niale du mouvement des femmes 
 [qui] appela les femmes Ă  se battre pour leur indĂ©pendance, Ă  Ă©largir leur horizon intellectuel et Ă  rompre avec la morale hypocrite de leur siĂšcle ». Message implicite pour appeler Ă  la rĂ©volte contre les barons de la social-dĂ©mocratie ? Toujours est-il que Schlesinger semble lucide sur certaines impasses du mouvement rĂ©volutionnaire, puisqu’à l’occasion de la publication d’une brochure sur l’histoire des femmes au dix-neuviĂšme siĂšcle elle revient dans l’introduction sur la RĂ©volution française et ne manque pas de relever la rĂ©pression systĂ©matique contre les clubs fĂ©minins, mĂȘme si elle retient Ă©galement le rĂŽle de quelques prĂ©curseurs comme Condorcet et Ă  nouveau Mary Wollstonecraft. Mais, incontestablement, la critique prĂ©domineĂ  l’égard d’annĂ©es rĂ©volutionnaires qui ont laissĂ© peu de place aux femmes lorsqu’elle souligne que la Convention alla si loin dans son hostilitĂ© Ă  l’action politique des femmes qu’elle vota une loi selon laquelle les femmes qui se retrouveraient Ă  plus de cinq seraient menacĂ©es de prison ». A noter que la maison d’édition qui publie ce court essai est proche des “rĂ©visionnistes” de la social-dĂ©mocratie qui publie notamment Eduard Bernstein, Max Schippel, Eduard David
 montrant, certes sans exclusive, comment une parole “dissidente” sur la question sensible des femmes trouve un meilleur accueille chez ceux qui critiquent “l’orthodoxie” du parti, peu enclin Ă  remettre en cause une certaine tradition rĂ©volutionnaire
 Surtout lorsqu’il s’agit de s’exprimer en faveur de davantage de droits pour les femmes. A une autre occasion va s’exprimer crĂ»ment cette dĂ©fiance. Formellement, le Parti social-dĂ©mocrate autrichien rĂ©clamait le suffrage universel pour les hommes et les femmes. Il va pourtant accepter en 1906 la mise en place, certes du suffrage universel, mais uniquement publication d’un ouvrage consacrĂ© aux femmes pendant la RĂ©volution française par Emma Adler en 1906 Die berĂŒhmten Frauen der französischen Revolution Les femmes cĂ©lĂšbres de la RĂ©volution française, Ă©pouse de l’important dirigeant de la social-dĂ©mocratie autrichienne Victor Adler, peut se lire comme une rĂ©ponse Ă  cet affront. Les femmes de la RĂ©volution dans cet ouvrage y sont prĂ©sentĂ©es comme des victimes et l’ouvrage ne brille guĂšre pas sa prise en compte des conditions sociales de l’époque. Les divers chapitres prĂ©sentes avant tout des portraits biographiques assez classiques Madame Legros, ThĂ©roigne de MĂ©ricourt, Charlotte Corday, Madame Roland, Lucile Desmoulins, Olimpe de Gouge sic, Rose Lacombe, Madame Tallien, la Marquise de Condorcet. Les groupes populaires fĂ©minins pendant la RĂ©volution sont absents de cette Ă©tude, encore qu’il soit possible d’y voir une opposition relative entre le carcan idĂ©ologique hĂ©ritĂ© de son Ă©ducation bourgeoise » et les aspirations d’émancipation des femmes sociales-dĂ©mocrates ». Toujours est-il que son mari lui Ă©crira peu aprĂšs qu’il perçoit son livre comme archi-rĂ©actionnaire » et que l’on retrouvera trĂšs peu l’ouvrage citĂ© dans les grandes rĂ©fĂ©rences sociales-dĂ©mocrates, sauf Ă  la marge. Ainsi Die berĂŒhmten Frauen der französischen Revolution n’aura droit qu’à une brĂšve recension dans la Neue Zeit. NĂ©anmoinsun compte rendu d’Adelheid Popp dans les Sozialistische Monatshefte est Ă  relever ;le contenu lui-mĂȘme du compte rendu, assez bref, n’a rien d’exceptionnel mais il est significatif de relever qu’aucun autre ouvrage social-dĂ©mocrate sur la RĂ©volution française n’est recensĂ© dans cette revue entre 1905 et 1914 Ă  part celui-ci, nouveau signe du bon accueil d’une revue “rĂ©visionniste” pour la question des donc encore une fois en-dehors des canaux les plus “officiels” du parti que cette voix s’exprime. Cette diversitĂ© Ă©ditoriale, Ă  laquelle sont moins coutumiers d’autres sociaux-dĂ©mocrates, se poursuit d’ailleurs dans les annĂ©es Ă  venir puisque peu avant la guerre, Therese Schlesinger traduit les mĂ©moires de Godwin sur Wollstonecraft dans une maison d’édition autrichienne non sociale-dĂ©mocrate ; elle y prĂ©sente Ă  nouveau la rĂ©volutionnaire anglaise dans ses quelques mots d’introduction comme la figure “la plus importante de l’émancipation des femmes». Vers le droit de vote Il faudra attendre les lendemains de la PremiĂšre Guerre mondiale et la proclamation conjointe des deux RĂ©publiques en Allemagne et en Autriche pour que les femmes sociales-dĂ©mocrates obtiennent une de leurs principales revendications, le droit de vote. A lire les dĂ©bats qui prĂ©cĂšdent la ratification de celui-ci, on voit que les rĂ©fĂ©rences historiques sont encore prĂ©sentes. Adelheid Popp publie ainsi un article qui appelle au suffrage universel car la grande Ă©poque a commencĂ© oĂč mĂȘme la parole des femmes doit ĂȘtre aussi entendue. L’heure de la libertĂ© et Ă©galitĂ© doit aussi sonner pour elles ». Pour ancrer une telle proposition dans l’histoire, Popp affirme La vieille Autriche a cessĂ© d’ĂȘtre. Les femmes, elles aussi, doivent en tirer les conclusions nĂ©cessaires. 
 Il est un fait qu’il y a plus de cent ans, non seulement les femmes demandaient l’égalitĂ© des droits, mais aussi que des hommes ont dĂ©fendu cette mĂȘme exigence. DĂ©jĂ  Ă  l’époque de la RĂ©volution française il y avait une association qui s’appelait la SociĂ©tĂ© fraternelle des patriotes des deux sexes pour la dĂ©fense de la constitution. » La relative vigueur des mouvements fĂ©ministes des pays germanophones n’a pas peu jouĂ© dans l’obtention du du suffrage universel pour tous et toutes en 1919 en Allemagne et peu aprĂšs en Autriche. Dans des pays oĂč le mot rĂ©volution renvoyait Ă  un Ă©chec dans le cadre national, Ă  l’image de 1848, le droit de vote Ă©tait octroyĂ© aux femmes avant la France
 Paradoxe ? N’oublions pas que la “rĂ©volution” de 1918 Ă©tait passĂ©e par-lĂ  et qu’en dĂ©pit de l’épisode tragique de la rĂ©pression violente Ă  l’égard de groupes politiques comme les Spartakistes en Allemagne, nombre d’avancĂ©es politiques sociales furent concĂ©dĂ©es pour la premiĂšre fois Ă  la suite de la vague rĂ©volutionnaire entraĂźnĂ©e par la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale. Et il Ă©tait dĂ©sormais Ă©vident que dans un tel contexte la ferveur – certes relative comme on l’a vu – avec laquelle on pouvait se rĂ©fĂ©rer aux prĂ©curseurs de la “Grande RĂ©volution” du cĂŽtĂ© des femmes sociales-dĂ©mocrates ne pourrait plus ĂȘtre dĂ©sormais la mĂȘme.
Aujourdhui, comme dans les années 1920, la mutation rapide de la société est le facteur principal de tension, la plus fondamentale étant démographique et ethnique. Celle-ci ramÚne l
Tendanciellement le survote des femmes pour la droite a diminuĂ© tout au long de la ve RĂ©publique. Il s’établissait Ă  +12 points en 1965 +7 en 1974 et 1981[1], alors qu’il n’est plus que de +2 en 2007 et +4 en 2012. Ce mouvement se retrouve‑t‑il dans l’ensemble des cohortes ou touche‑t‑il d’abord certaines d’entre elles ? Les femmes face Ă  la gauche au sein des cohortes 1988‑2012 Sources enquĂȘtes postĂ©lectorales CEVIPOF‑SofrĂšs 1988 et 1995, Panel Électoral Français 2002, EnquĂȘte PostĂ©lectorale CEVIPOF‑ministĂšre de l’IntĂ©rieur‑IFOP 2007, EnquĂȘte Électoral Française de V. Tiberj. Lecture pour chaque Ă©lection prĂ©sidentielle, on calcule l’écart entre le vote de gauche des femmes et le vote de gauche de l’ensemble de la cohorte. Un Ă©cart positif signifie que les femmes ont plus votĂ© pour la gauche que l’ensemble de leur cohorte, un Ă©cart nĂ©gatif qu’elles ont plus votĂ© Ă  droite que l’ensemble de leur cohorte Les calculs pointent vers l’existence d’un gender‑generational gap[2] en France. Les femmes appartenant aux cohortes anciennes tendent Ă  ĂȘtre plus conservatrices au sein de leurs gĂ©nĂ©rations que leurs homologues nĂ©es plus rĂ©cemment. C’est d’autant plus frappant que les cohortes du vote conservateur des femmes sont dĂ©jĂ  globalement les plus dĂ©favorables Ă  la gauche. M. Sineau en avait fait l’hypothĂšse en 2007 et cela se vĂ©rifie particuliĂšrement lors de l’élection qui a portĂ© N. Sarkozy au pouvoir. À l’inverse, les femmes appartenant aux cohortes post‑baby‑boom ont encore plus votĂ© pour S. Royal que l’ensemble de leurs gĂ©nĂ©rations globalement les plus Ă  gauche les Ă©carts s’échelonnent de ‑5 points pour les cohortes 1941‑1950 et 1930 et avant Ă  +4,5 pour la cohorte 1981 et aprĂšs en passant par ‑3 pour la cohorte 1931‑1940, ‑2,5 pour la cohorte 1951‑1960, +1,5 pour la cohorte 1971‑80 et +3 pour la cohorte 1961‑1970. La personnalitĂ© de S. Royal et le traitement mĂ©diatique de sa candidature ont pu jouer. Mais cette tendance se retrouve dans d’autres Ă©lections prĂ©sidentielles. La tendance semble plus erratique, notamment pour des raisons d’effectifs, mais les cohortes nĂ©es avant‑guerre font gĂ©nĂ©ralement partie des 3 cohortes dans lesquelles les femmes votent le moins Ă  gauche tandis que la cohorte 1971‑1980 se situe gĂ©nĂ©ralement parmi les 3 cohortes dans lesquelles les femmes lui sont les moins dĂ©favorables voir les plus favorables. Il en va de mĂȘme pour la cohorte 1981 et aprĂšs, dĂšs lors qu’elle est entrĂ©e sur scĂšne Ă  partir de 2007. Enfin, on peut relever une trace du vote lĂ©gitimiste des seniors »[3] notamment chez les femmes nĂ©es avant‑guerre face Ă  F. Mitterrand. Celui‑ci semble ĂȘtre le candidat qui a le moins pĂąti de l’inclinaison conservatrice de ces Ă©lectrices en comparaison avec tous ses successeurs socialistes. En rĂ©sumĂ©, la baisse du vote de droite des femmes n’est pas un phĂ©nomĂšne explicable par un phĂ©nomĂšne de dĂ©salignement les conservatrices d’hier tendent Ă  le rester aujourd’hui. En revanche l’hypothĂšse d’un impact du renouvellement gĂ©nĂ©rationnel est plausible les conservatrices d’hier pĂšsent de moins en moins dans les urnes et sont remplacĂ©es par des Ă©lectrices beaucoup plus favorables Ă  la gauche, autant sinon plus que l’ensemble de leurs cohortes de naissance. V Tiberj [1] Mariette Sineau, La force du nombre, les Ă©ditions de l’Aube, 2008 [2] Pippa Norris, “Mobilising the Women’s Vote’ The Gender‑Generation Gap in Voting Behaviour”, Parliamentary Affairs, 49 2, April 1996, p. 333‑42. [3] Denni Bernard, Chapitre 5 / Le conservatisme des seniors. Une affaire d’ñge ? », dans Anne Muxel dir., La politique au fil de l’ñge, Paris, Presses de Sciences Po, 2011, p. 113-160. Cettedame, fait partie de lancienne gĂ©nĂ©ration. On la voit exposer le blĂ© au soleil, aprĂšs lavoir lavĂ©, et rincĂ©. Une fois dur ,elle sattelle, Ă  le moudre avec un moulin en pierre, appelĂ© en arabe kerouicha.Elle rĂ©cupĂšre la semoule dans un mezouad qui nest autre quune peau de mouton ,traitĂ©e, ta
L'amour n'est pas toujours ce qu'on croit. Dans Une histoire du mariage, l'historienne et MontrĂ©alaise d'origine Elizabeth Abbott parle de robes blanches, d'invention du vibrateur, d'adoption et de rencontres sur Internet. Ce portrait dĂ©taillĂ© des mariages d'hier Ă  aujourd'hui, aprĂšs Une histoire de la chastetĂ© et du cĂ©libat et Une histoire des maĂźtresses, vient conclure, 1500 pages plus tard, sa trilogie sur les relations hommes-femmes. Ils se mariĂšrent, vĂ©curent heureux et eurent beaucoup d'enfants.» Quel hiatus entre cette vision romantique, ce dĂ©sir d'un amour qui dure toujouuuuuuurs, de robe blanche, de dentelles et la vraie histoire du mariage. Les amoureux de l'amour seront ramenĂ©s au plancher des vaches par Histoire du mariage. Car le mariage Ă©tait une unitĂ© Ă©conomique et domestique qui formait le coeur de la sociĂ©té», un microcosme avant tout fonctionnel, qui devait ĂȘtre protĂ©gĂ© des ravages de l'amour», un exercice de pouvoir Ă  l'Ă©tat brut» souvent fait au dĂ©triment des femmes, vues et Ă©changĂ©es comme des marchandises. Plus que dans Une histoire du cĂ©libat ou Une histoire des maĂźtresses, c'est l'Ă©volution du statut de la femme qui frappe ici, ainsi que l'entrelacement complexe et vicieux entre le mariage, l'Ă©conomique et le politique. C'est tout nouveau pour les femmes de pouvoir ĂȘtre amoureuses», confirme Elizabeth Abbott en entrevue. Au XIVe siĂšcle, Ă©crit-elle dans son livre, une liste de choses Ă  faire destinĂ©es Ă  la mariĂ©e italienne comprenait la suppression de tous les goĂ»ts, intĂ©rĂȘts et habitudes qui pouvaient dĂ©plaire au mari, y compris le franc-parler et la curiositĂ©.» La mariĂ©e d'alors dĂ©pend aussi entiĂšrement de son mari, sans qui elle n'a d'existence ni civile ni sociale. Maintenant, dit l'historienne, plus une femme a de l'Ă©ducation, une bonne profession, plus elle peut se permettre de choisir un homme qu'elle aime.» Une corrĂ©lation qui s'applique aussi Ă  ces messieurs. Plus on a de pouvoir, social et Ă©conomique, plus c'est facile d'ĂȘtre amoureux. Je suis trĂšs intĂ©ressĂ©e par les consĂ©quences d'une mauvaise Ă©conomie sur le mariage. Quand on dit qu'il y a beaucoup de chĂŽmage, on dit qu'il y aura beaucoup de divorces. L'État a tout intĂ©rĂȘt Ă  s'arrĂȘter Ă  ces questions.» Pour Elizabeth Abbott, le systĂšme des garderies quĂ©bĂ©coises, qui ne connaĂźt pas d'Ă©quivalent ailleurs, et les congĂ©s parentaux sont un investissement social Ă  long terme. C'est brillant! Il faut accentuer et amĂ©liorer ce type de programme. Ça enlĂšve de la pression sur le mariage. Si on veut des enfants bien Ă©levĂ©s, des unions durables et solides, un systĂšme comme celui des garderies est un bon endroit oĂč commencer.» Des Filles du Roi au vibrateur C'est par grands thĂšmes qu'Elizabeth Abbott prĂ©sente Une histoire du mariage l'amour et la sexualitĂ©, les mauvais mariages et, surtout, les enfants. Car depuis toujours, et encore maintenant, le mariage tourne autour des enfants». À partir de l'arrivĂ©e ici de 737 Filles du Roi, Abbott aborde la dot, le trousseau, les noces, la contraception, l'accouchement, l'allaitement et l'Ă©ducation des enfants, la configuration des maisons et l'influence sur les relations familiales, les divorces, la violence conjugale. Entre autres. Elle se concentre surtout sur l'AmĂ©rique du Nord, sans rĂ©sister Ă  de petits sauts vers l'Europe, l'Islam, l'Asie. Si les va-et-vient dans le temps portent parfois Ă  confusion, la quantitĂ© de dĂ©tails dĂ©licieux rend la lecture fluide et vivante. On ne peut s'empĂȘcher de sourire en lisant sur l'invention des vibrateurs, conçus par de zĂ©lĂ©s mĂ©decins aux poignets fatiguĂ©s de soulager eux-mĂȘmes l'hystĂ©rie fĂ©minine. En 1902, la compagnie Hamilton Beach breveta le premier modĂšle Ă©lectrique destinĂ© Ă  la vente au dĂ©tail. Le vibrateur devint le cinquiĂšme appareil Ă©lectromĂ©nager aprĂšs la machine Ă  coudre, le ventilateur, la bouilloire et le grille-pain.» PremiĂšre nĂ©cessitĂ©, jusqu'en 1920, oĂč l'appareil fut considĂ©rĂ© comme pornographique et mis au ban. On apprend aussi que la cĂ©lĂ©bration du mariage et la robe blanche ne deviennent populaires qu'en 1840, lors de l'union de la reine Victoria et d'Albert, qui dĂ©fraie toutes les chroniques. À partir de ce moment, Ă©crit Elizabeth Abbott, plus le mariage devenait important en lui-mĂȘme, plus les gens s'intĂ©ressaient Ă  la cĂ©lĂ©bration du mariage plutĂŽt qu'au mariage en tant qu'institution censĂ©e durer toute une vie». Un canular historique qui perdure encore aujourd'hui, encouragĂ© par la riche industrie des noces. Pour Abbott, l'AmĂ©rique du Nord se berce du mythe de l'Ăąme soeur. On s'appuie sur des suppositions historiques, statiques et romantiques Ă  propos de l'histoire du mariage [...], sans tenir compte des niveaux Ă©levĂ©s d'alcoolisme et de toxicomanie, qui Ă©taient trois fois plus Ă©levĂ©s qu'aujourd'hui, l'interdiction des mariages mixtes, l'insuffisance des mĂ©thodes de rĂ©gulation des naissances et, vers la fin du XIXe siĂšcle, leur criminalisation, le haut taux de mortalitĂ© des nourrissons et des enfants, le haut taux de mortalitĂ© des adultes, rendant les remariages pressants et courants chez les jeunes veuves et veufs incapables de s'en tirer tout seuls, le chagrin des enfants survivants.» Le secret du grand amour Elizabeth Abbott ne se contente pas du passĂ©. Elle fait le point sur le mariage contemporain sur prĂšs de la moitiĂ© du livre et aborde ainsi le mariage gai, l'adoption internationale, l'impact des orphelinats gouvernementaux sur les autochtones et leurs unions, les fiancĂ©es par correspondance et par Internet. La longĂ©vitĂ© nouvelle ajoute aussi une pression sur le mariage. À la lumiĂšre de ses recherches, l'historienne croit qu'on se leurre en cherchant Ă  baser les unions sur un sentiment fort. Elle prĂŽne un Ă©quilibre avec la pensĂ©e Ă©conomico-pratique Dans le passĂ©, l'amour n'Ă©tait pas un Ă©lĂ©ment considĂ©rĂ© pour construire un mariage. On cherchait un partenaire, un compagnon. Il faut de l'affection et, non, ça ne peut pas marcher s'il n'y a pas d'amour du tout. Mais maintenant, on cherche le grand amour, et ça n'est pas nĂ©cessaire.» Elizabeth Abbott rigole en imaginant des cours de recherche de partenaires, qui devraient, selon elle, faire partie de l'Ă©ducation. Le mariage d'amour ne serait qu'un idĂ©al littĂ©raire. MariĂ©e deux fois — dont la seconde au frĂšre du gĂ©nĂ©ral en chef de Duvalier, un amour qui la fera dĂ©mĂ©nager Ă  HaĂŻti avant de fuir le pays en catastrophe en laissant tout derriĂšre elle —, mĂšre et grand-mĂšre, l'auteure reprĂ©sente bien l'univers des possibles amoureux du XXIe siĂšcle. Alors que pour un emploi, poursuit-elle, on a des stratĂ©gies, on active le rĂ©seau d'amis, on fait des approches, pour chercher un partenaire de vie, on laisserait le hasard dĂ©cider? Je ne crois pas qu'il y ait une seule personne qui nous soit destinĂ©e, je crois qu'il y en a un million deux en CorĂ©e, quatre en AmĂ©rique du Sud, un dans le Grand Nord, etc. Il faut les trouver — en espĂ©rant qu'elles ne soient pas dĂ©jĂ  mariĂ©es! Il faut ĂȘtre moins romantiques et moins flous, avoir une vision Ă  la fois plus claire et plus complexe, Ă©tablir un Ă©quilibre entre le romantique, le pratique et l'Ă©conomique. Cet Ă©quilibre donne des mariages trĂšs solides, qui vont durer. Et c'est aussi la meilleure façon d'Ă©lever les enfants — il faut prendre cet aspect en considĂ©ration.» Le portrait peut se complĂ©ter avec les Ă©crits de l'auteur français Jean-Claude Bologne, qui partage les obsessions d'Elizabeth Abbott. Il a signĂ© une Histoire du mariage en Occident Pluriel, une Histoire du cĂ©libat et des cĂ©libataires Fayard et L'Invention de la drague. Une histoire de la conquĂȘte amoureuse Seuil. Il revient avec Pudeurs fĂ©minines. VoilĂ©es, dĂ©voilĂ©es, rĂ©vĂ©lĂ©es Seuil oĂč il traverse l'histoire des modesties volontaires ou imposĂ©es, de la nuditĂ© et de la gĂȘne chez les femmes. À voir en vidĂ©o
Cesphotos impressionnantes et magnifiques de différents peuples du monde entier témoignent de l'incroyable diversité de la terre et de ses habitants. Photo De Belle
Qu'est-ce qu'ĂȘtre une femme en 2009?Carine Favier, prĂ©sidente du Planning Familial "C'est difficile Ă  dire car il y a un grand fossĂ© entre les mĂšres de familles mono-parentales qui vivent souvent dans des situations prĂ©caires et les femmes diplĂŽmĂ©es conscientes de leur droit et qui luttent pour les faire progresser. Mais malgrĂ© toutes ces diffĂ©rences, je pense que ce qui rassemble les femmes d'aujourd'hui est la volontĂ© de mener de front leur vie professionnelle, leur vie affective et familiale. Rares sont celles qui sont prĂȘtes Ă  renoncer Ă  un emploi pour avoir des enfants ou vice-versa." Claude Sarraute, journaliste et Ă©crivain "Aujourd'hui, ĂȘtre une femme n'est plus un problĂšme, c'est un privilĂšge. On peut travailler, avoir des enfants, voter... Quand je me suis engagĂ©e dans le combat pour l'Ă©galitĂ© des sexes, jamais je n'aurais imaginĂ© que la condition de la femme Ă©voluerait aussi vite. Les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en l'espace de 50 ans sont indĂ©niables. Le fait qu'il y ait des femmes Ă  la tĂȘte du pouvoir, dans tous les mĂ©tiers avec des responsabilitĂ©s Ă©tait inimaginable il y a encore quelques annĂ©es." Antoinette Fouque, prĂ©sidente de l'Alliance des femmes pour la dĂ©mocratie "Depuis plus de quarante ans, nous nous sommes battues pour que les femmes deviennent citoyennes Ă  part entiĂšre et qu'elles aient le droit de rĂ©aliser l'intĂ©gralitĂ© de leurs compĂ©tences. Et nous avons gagnĂ© en droits et en libertĂ©s plus que jamais dans l'histoire. Les Françaises ont le plus fort taux de fĂ©conditĂ© de l'Union europĂ©enne et parviennent Ă  mener de front leur activitĂ© professionnelle et l'Ă©ducation de leurs enfants." Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Saphia Azzeddine, Ă©crivaine "D'une part, je ne m'envisage pas uniquement en tant que femme. Et puis je ne milite pas, j'Ă©cris des bouquins ou les femmes disent ce qu'elles pensent. Je pense qu'ĂȘtre une femme est Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose qu'ĂȘtre un homme en 2009, Ă  quelques dĂ©tails prĂšs les salaires, les baffes et dans certains pays les droits. Plus sĂ©rieusement, une femme en 2009 c'est s'accommoder de nos illusions de femmes libres et toujours relativiser nos dĂ©sillusions. Sans ça, la femme 2009 serait un kamikaze." Quelles sont les principales difficultĂ©s auxquelles sont confrontĂ©es les femmes? "La crise Ă©conomique met en pĂ©ril les femmes en situation fragile, c'est-Ă -dire une majoritĂ© des femmes. En France comme dans le monde la pauvretĂ© ne cesse de se fĂ©miniser. L'Observatoire national de la dĂ©linquance vient d'annoncer pour 2008 une forte augmentation des violences faites aux femmes leur situation des femmes se dĂ©grade comme se dĂ©grade celle de la planĂšte, mais la conscience, elle, se dĂ©veloppe. L'Ă©cologie a intĂ©grĂ© les programmes politiques, il faut faire de mĂȘme avec la condition fĂ©minine." "Il reste encore Ă  faire progresser la paritĂ© dans les entreprises. C'est anormal que les femmes, Ă  qualitĂ© Ă©gale, gagnent moins d'argent ou Ă©voluent moins vite dans l'entreprise. Mais ces changements risquent de prendre trĂšs longtemps. Il faut faire Ă©voluer les mentalitĂ©s, amĂ©liorer la rĂ©partition des tĂąches mĂ©nagĂšres pour rendre effective la paritĂ©. La condition des femmes dans certaines banlieues est Ă©galement trĂšs difficile. Je soutiens complĂštement le mouvement Ni Putes Ni Soumises. Beaucoup de filles des citĂ©s vivent sous la coupe de leur grand frĂšre, sont victimes de mariage forcĂ© et mĂȘme parfois d'excision. Dans certains quartiers, la cause des femmes est encore loin d'ĂȘtre acquise." "L'Ă©galitĂ© est encore loin d'ĂȘtre acquise le taux de chĂŽmage chez les femmes est plus important que chez les hommes, les salaires moins Ă©levĂ©s, la prĂ©caritĂ© est souvent plus importante... MĂȘme en ce qui concerne les Ă©tudes, il existe une diffĂ©rence flagrante. D'aprĂšs un sondage rĂ©alisĂ© en 2009, 61% des parents sont prĂȘts Ă  prendre en charge l'intĂ©gralitĂ© des frais de scolaritĂ© de leur fils. Ce chiffre tombe Ă  48% pour les filles [ndlr enquĂȘte Ipsos/CrĂ©dit Agricole]. Les femmes souffrent Ă©galement de discriminations notamment au moment de leur recherche d'emploi." "Les gouttes de pipi sur la cuvette des wc, les blagues de cul pas drĂŽles et ces hommes qui entendent oui alors qu'elles disent non. En effet, se rendre compte que des fondamentaux que l'on croyait acquis soient remis en cause." Quelles Ă©volutions avez-vous constatĂ© sur cette question depuis le dĂ©but de votre engagement? "Aujourd'hui, les notions de paritĂ© et d'Ă©galitĂ© paraissent Ă©videntes. Les femmes savent qu'elles doivent lutter pour leurs droits. La possibilitĂ© de travailler a permis d'Ă©largir l'autonomie des femmes mĂȘme s'il reste encore beaucoup de chemin Ă  parcourir. Nous avons constatĂ© au Planning familial que la situation des femmes a plus changĂ© dans les mentalitĂ©s que dans la rĂ©alitĂ© elles veulent qu'on les traite d'Ă©gal Ă  Ă©gal avec les hommes; elles ont parfois mĂȘme l'impression que c'est dĂ©jĂ  le cas, mais lorsqu'on regarde les Ă©tudes faites sur le sujet, on se rend compte qu'on est encore loin du compte." "La vie des femmes est beaucoup plus facile qu'il y a quelques annĂ©es. Ce qui nous paraĂźt Ă©vident aujourd'hui, ne l'Ă©tait pas avant voter, travailler, voyager... Moi, quand j'ai commencĂ© Ă  exercer mon mĂ©tier de journaliste au Monde, j'avais besoin de l'autorisation de mon mari. MĂȘme chose lorsque j'ai voulu ouvrir un compte en banque. Cette situation est inconcevable Ă  l'heure actuelle. Mais il y avait aussi du bon avant les hommes faisaient la cour aux femmes, leur tenait la porte... Aujourd'hui, lors d'un rendez-vous galant, la fille doit se payer son McDo avant d'aller coucher avec son copain!" "Qu'il y ait une journĂ©e de la femme au mois de mars et qu'on nous offre des fleurs. Non je plaisante, c'est mĂȘme une rĂ©gression. Le numĂ©ro vert par contre, ça c'est bien! Sauf quand la mĂąchoire est cassĂ©e et donc lĂ  ça ne sert Ă  rien." Comment lutter contre la violence faites aux femmes?Carine Favier est la prĂ©sidente du Planning familial. "Il est trĂšs important de travailler sur la prĂ©vention. Avec le Planning Familial, nous organisons rĂ©guliĂšrement des ateliers ou des forums pour amĂ©liorer les relations entre les filles et les garçons. Il est indispensable de faire comprendre aux gens, mĂȘme aux plus jeunes, que les diffĂ©rences biologiques ne doivent pas ĂȘtre un prĂ©texte aux diffĂ©rences sociales. Nous organisons Ă©galement des groupes de parole, notamment avec les auteurs de violences, pour leur faire prendre conscience de la gravitĂ© de leurs actes." "Il faut continuer le combat sur la mĂȘme lancĂ©e. Je pense que si cette question Ă©volue aussi vite que pendant les cinquante derniĂšres annĂ©es, la situation des femmes ne sera bientĂŽt plus un problĂšme." "J'ai proposĂ© en 2008 un Grenelle des femmes non seulement sur les violences dont elles sont parfois victimes mais Ă©galement sur leur rapport Ă  la sociĂ©tĂ©. Cela permettra de connaĂźtre et reconnaĂźtre ce que l'humanitĂ© leur doit, ce qu'elle peut en recevoir." "D'un point de vue physique, rendre les coups autant que cela est possible et partir aprĂšs le premier coup, pas le deuxiĂšme." Que pensez-vous de la loi proposĂ©e par MichĂšle Alliot-Marie? "Le Planning Familial n'est pas Ă  l'origine de cette loi mais nous en sommes globalement plutĂŽt satisfait. Nous regrettons simplement qu'elle n'aborde pas du tout l'aspect prĂ©ventif qui est essentiel Ă  nos yeux. De plus, nous sommes contre la crĂ©ation de tribunaux spĂ©ciaux pour juger les auteurs de violences faites aux femmes. Il est important que les coupables soient punis mais nous ne voulons d'une judiciarisation Ă  l'extrĂȘme de ces questions." Et pour vous, c'est quoi ĂȘtre une femme aujourd'hui?Comment a Ă©voluĂ© le statut des femmes dans notre sociĂ©tĂ©? Caroline Politi et Julie Saulnier Les plus lus OpinionsLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne RosencherChroniquePar GĂ©rald Bronner
Lacontribution s’intĂ©resse Ă  l’Histoire des femmes en Espagne des annĂ©es 1980 Ă  aujourd’hui. Elle indique les principaux bilans qui sont rĂ©alisĂ©s et les publications, en insistant sur les grandes lignes d’investigation et les dĂ©bats, en portant aussi une rĂ©flexion sur l’utilisation du mot « genre ». Download Skip this Video Loading SlideShow in 5 Seconds.. La Femme Marocaine Hier & Aujourd’hui PowerPoint Presentation La Femme Marocaine Hier & Aujourd’hui. La pĂ©riode Coloniale 1912-1956. l’Union des Femmes du Maroc ». LiĂ©e au Parti Communiste, l’Association des SƓurs de la PuretĂ© » proche du Parti DĂ©mocratique de l’IndĂ©pendance PDI. La pĂ©riode PostindĂ©pendance 1956-1969. Uploaded on Aug 17, 2014 Download PresentationLa Femme Marocaine Hier & Aujourd’hui - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - E N D - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Presentation Transcript La Femme Marocaine Hier&Aujourd’huiLa pĂ©riode Coloniale 1912-1956 ‱ l’Union des Femmes du Maroc ». LiĂ©e au Parti Communiste, ‱ l’Association des SƓurs de la PuretĂ© » proche du Parti DĂ©mocratique de l’IndĂ©pendance PDILa pĂ©riode PostindĂ©pendance1956-1969 En 1957/58, un code du Statut personnel Moudawana a Ă©tĂ© créé. Ce code Ă©tait inĂ©galitaire et basĂ© sur une interprĂ©tation trĂšs orthodoxe du Coran. L'homme y est dĂ©fini comme le chef de la famille et supĂ©rieur Ă  la femme, tandis que la femme a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e comme mineure sous la tutelle d'un homme. Ces restrictions juridiques ont empĂȘchĂ© les femmes de demander le divorce, de conserver la garde des enfants en cas de divorce, ou l’obtention d’un hĂ©ritage n'y avait pas d'Ăąge lĂ©gal minimum pour le mariage. ‱ La femme ne donnait pas son consentement au mariage. ‱ La polygamie Ă©tait lĂ©gale. ‱ Un homme pouvait mettre un terme au mariage Ă  volontĂ© en rĂ©pudiant » sa femme sans procĂ©dure juridique. ‱ La femme devrait avoir la permission d’un homme pour obtenir un passeport ou commencer un commerce. La dĂ©cennie 1970 ‱ Le climat politique a enregistrĂ© une ouverture relative et une plus grande libertĂ© d’expression. ‱ Plus d’associations socioprofessionnelles sont apparues. ‱ La rĂ©vision de la Moudawana est restĂ©e une question ambigĂŒe, mais la question du statut juridique et la reprĂ©sentation des femmes dans les postes de responsabilitĂ©s Ă©taient dĂ©cennie 1980 ‱ Les femmes ont commencĂ© Ă  constater, Ă  rĂ©flĂ©chir et Ă  dĂ©noncer elles-mĂȘmes la condition fĂ©minine alors que durant la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente les voix fĂ©minines Ă©taient guidĂ©es par l’écriture masculine. ‱ Une relecture de l’histoire de l’Islam Ă  partir d’une perspective fĂ©ministe mettant en valeur la tradition progressiste et Ă©galitaire du ProphĂšte. ‱ La dimension rĂ©gionale, dĂ©cennie 1990 Quelques mobilisations importantes ont obtenu un succĂšs modĂ©rĂ© dans la rĂ©forme de la Moudawana. L'une des activitĂ©s les plus importantes Ă  l'Ă©poque Ă©tait la campagne un million de signatures », qui soutenait une pĂ©tition en faveur de la rĂ©forme de la Moudawana. La pĂ©tition a Ă©tĂ© un grand succĂšs et a illustrĂ© le soutien important du Nouveau Roi; Nouveau chapitre Comment espĂ©rer assurer progrĂšs et prospĂ©ritĂ© Ă  une sociĂ©tĂ© alors que ses femmes, qui en constituent la moitiĂ©, voient leurs droits bafouĂ©s »Un nouveau Code de la Famille RedĂ©finition du Mariage Le mariage est un pacte fondĂ© sur le consentement mutuel en vue d’établir une union lĂ©gale et durable entre un homme et une femme. Il a pour but la vie dans une fidĂ©litĂ© rĂ©ciproque, la puretĂ© et la fondation d’une famille stable sous la direction des deux Ă©poux, conformĂ©ment aux dispositions du prĂ©sent Code ».L'Ăąge du mariage l'Ăąge du mariage est uniformĂ©ment fixĂ© Ă  18 divorce Le divorce est dĂ©fini comme une dissolution des liens du mariage que le mari et l'Ă©pouse exercent, sous contrĂŽle judiciaire, selon des conditions lĂ©gales propres Ă  chacun d'entre Acquis Le nouveau code introduit la possibilitĂ© pour les Ă©poux de se mettre d’accord. En cas de dĂ©saccord, ils devront recourir au juge qui se basera sur les conditions gĂ©nĂ©rales de preuve afin d’évaluer la contribution de chacun des deux Ă©poux aux biens acquis durant le polygamie La polygamie est dĂ©sormais soumise Ă  l'autorisation du juge et Ă  des conditions lĂ©gales draconiennes qui la rendent presque » impossible. La Population Marocaine Ă  L’étranger. L’acte de mariage doit ĂȘtre Ă©tabli en prĂ©sence de deux tĂ©moins musulmans et en conformitĂ© aves les procĂ©dures en cours dans le pays d’accueil, puis enregistrĂ© par les services consulaires ou judicaires nationaux. À l’aube de l’indĂ©pendance, la scolarisation des filles est restĂ©e un phĂ©nomĂšne citadin. Le monde rural n’a pas enregistrĂ© la mĂȘme tendance progressive, surtout, en ce qui concerne les L’éloignement des Ă©tablissements scolaires - Les Ă©tablissements scolaires ne rĂ©pondent pas aux normes sans clĂŽture, non raccordĂ© au rĂ©seau d’eau potable, ou rĂ©seau d’électricitĂ©. - l’absence ou la non-adĂ©quation des structures sanitaires pour les filles en milieu scolaire. - les horaires scolaires inadaptĂ©s aux conditions sociales et gĂ©ographiques du milieu. - l’absence de soutien moral et financier. - l’insĂ©curitĂ© et les violences Ă  l’égard des filles en milieu scolaire et pĂ©riscolaire. Les causes suspectĂ©es ‱ PauvretĂ© ‱ Manque ou insuffisance de suivi prĂ©natal ‱ Accouchements non assistĂ©s par des professionnels qualifiĂ©s ‱ AnalphabĂ©tisme et ignorance ‱ DifficultĂ©s d’accĂšs ‱ Accueil dĂ©sobligeant ‱ Corruption ‱ Manque de suivi ‱ de votre attention Siles termes restent les mĂȘmes, les situations sont bien distinctes entre celles que nous vivons actuellement et celles que nous avions l'habitude de vivre il y a 20 ans. Depuis que le football a Ă©tĂ© popularisĂ©, les Ă©volutions ont Ă©tĂ© flagrantes Ă  tous les niveaux. Et si l'on faisait un bilan trĂšs imagĂ© du foot d'avant et du foot d’aujourd’hui ? Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps on vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, le football Ă©tait incarnĂ© par des joueurs comme Maradona, PelĂ© ou Valderrama. Platoche Ă©tait le roi du monde, les biĂšres et les fumigĂšnes avaient encore leur place dans les tribunes et surtout, l’argent et les sponsors n’avaient pas encore cette place prĂ©pondĂ©rante dans toutes les transactions. Un mal pour un bien ? Une chose est sĂ»re, le football a changĂ©. Aujourd’hui, le ballon rond a une toute nouvelle dimension financiĂšre, sociale, mais aussi et surtout sportive, puisqu’il laisse Ă©clore des joueurs comme le monde n’en avait jamais connu avant, comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Alors, le foot, c’était mieux hier ou aujourd’hui ? Goal vous dresse une comparaison trĂšs imagĂ©e ! LES COACHES À l'Ă©poque, pour les entraĂźneurs de football, c'Ă©tait plutĂŽt jogging, chronomĂštre autour du cou et petit stylo Ă  la main. Aujourd'hui, les plus grands tacticiens s'arment d'outils technologiques pour Ă©tudier leurs joueurs et surtout, ils n'hĂ©sitent plus Ă  arborer des tenues de soirĂ©e sur les bords de terrain. LE PUBLIC Il existait un temps oĂč les supporters de foot avaient tous les droits dans les stades. Banderoles politisĂ©es, fumigĂšnes, tifos impressionnants... Une chose est sĂ»re, le public Ă©tait tout sauf polissĂ©. DĂ©sormais, dans des stades de football aseptisĂ©s, les clubs font comme ils peuvent pour contenir la passion de leur public chacun est Ă  sa place, avec son petit drapeau, et tout le monde y gagne. Ou presque. LE STYLE DES JOUEURS Avant, les joueurs avaient Ă  peu prĂšs tous le mĂȘme style la criniĂšre longue, et plutĂŽt discrĂšte. DĂ©sormais, toutes les excentricitĂ©s capillaires sont permises. Des dessins sur le crĂąne aux coupes les plus folles, les terrains de foot sont devenus des vrais laboratoires de test pour les coiffeurs. LES PUBLICITÉS Avant, les footballeurs faisaient des publicitĂ©s pour des voitures familiales ou pour du gazon. Aujourd'hui, ils posent dĂ©vĂȘtus pour vendre des sous-vĂȘtements et leur corps sculptĂ©s s'affichent partout. LES SPONSORS Avant les sponsors aidaient au dĂ©veloppement des clubs et constituaient un appoint dans le budget global. Aujourd'hui, c'est la ressource principale et plus rien n'Ă©chappe Ă  la prĂ©sence des sponsors les confĂ©rences de presse oĂč mĂȘme les bouteilles d'eau s'affichent devant les entraĂźneurs, les tenues d'entraĂźnement, les maillots de match, les noms des stades et bien d'autres... LA RELATION AVEC LES FANS Il n'Ă©tait pas rare de voir les footballeurs passer de longues minutes avec les supporters pour dĂ©dicacer des feuilles vierges, des posters ou des maillots. Aujourd'hui, mĂȘme s'il y a des exceptions, la relation avec les fans passe par les rĂ©seaux sociaux et la tonne de selfies publiĂ©s chaque semaine. LE LOOK ET LA SILHOUETTE Avant, les joueurs "bedonnants" croisaient le fer avec des adversaires plus athlĂ©tiques. Aujourd'hui, le taux de masse graisseuse fait partie du vocabulaire de tous les joueurs qui enchaĂźnent les sĂ©ances de musculation et de gainage. Quant au look, des bons pĂšres de famille hier, le football est passĂ© aujourd'hui Ă  toute forme d'excentricitĂ©, avec des couleurs criardes et un dĂ©clin du respect des couleurs traditionnelles des clubs. L'INFLUENCE DES RÉSEAUX SOCIAUX Avant, un carton rouge dĂ©bouchait sur une sanction avec une prise de dĂ©cision rapide. Aujourd'hui, les clubs et leurs prĂ©sidents tentent d'influencer les commissions Ă  travers des tweets assassins, des montages photos et vidĂ©os et les sanctions passent de la LFP au CNOSF et parfois mĂȘme devant les tribunaux. L'APRÈS-MATCH Avant, les joueurs pouvaient dĂ©compresser autour d'une bonne biĂšre dans le vestiaire. DĂ©sormais le "travail invisible" prend le pas sur toute forme de plaisir il faut rĂ©cupĂ©rer au plus vite pour la sacro-sainte performance, quitte Ă  passer de longues minutes dans des cabines Ă  -80 degrĂ©s. LES NUMÉROS DE MAILLOT Avant, c'Ă©tait assez simple 11 joueurs donc des numĂ©ros de maillot qui vont de 1 Ă  11, avec le 1 pour le gardien, le 6 pour le milieu rĂ©cupĂ©rateur, le 11 pour l'ailier gauche, etc. DĂ©sormais, c'est un festival de 24, 47, 77 et 99. Et on peut mĂȘme rajouter au feutre un "+5" ou "75" selon les versions... LA CÉLÉBRATION Avant, les cĂ©lĂ©brations de but Ă©taient classiques et traditionnelles, dĂ©sormais Ă  chacun sa crĂ©ativitĂ© avec notamment le selfie devant la tribune des supporters ou les fameux sauts pĂ©rilleux LE TIRAGE AU SORT Avant, certains matches qui se terminaient Ă  Ă©galitĂ© pouvaient se jouer au tirage au sort. Aujourd'hui.... eh bien cela n'a pas changĂ©, comme l'a montrĂ© la Coupe d'Afrique des Nations 2015 avec la GuinĂ©e qualifiĂ©e pour les quarts de finale aux dĂ©pens du Mali, sur un coup de chance... LA RELATION AVEC LES JOURNALISTES Avant, il n'Ă©tait pas rare de croiser des journalistes dans les vestiaires pour aller recueillir les impressions des joueurs... Les yeux dans les Bleus ! DĂ©sormais, c'est en zone mixte, derriĂšre des barriĂšres, avec 10m2 pour 20 personnes... et quand les joueurs s'arrĂȘtent... autrement dit, aprĂšs les dĂ©faites, la zone mixte ressemble plus Ă  une scĂšne dans le dĂ©sert de Gobi. LA REPRÉSENTATION Avant, les photos des joueurs Ă©taient limitĂ©es aux vignettes Panini et aux posters dans les magazines spĂ©cialisĂ©s. DĂ©sormais, en un clic, sur instagram ou snapchat, on voit les footballeurs au quotidien, seuls ou accompagnĂ©s, au rĂ©veil ou en soirĂ©e. Abondance de selfies ne nuit pas... Alors le foot, c'Ă©tait mieux avant ? . 587 277 303 435 726 448 327 139

comparaison entre la femme d hier et d aujourd hui